Posts Tagged ‘solidarité internationale’

Contre la guerre, nous ne sommes pas neutres

mars 29, 2022

Lorsque notre dernier numéro a été bouclé pour l’impression, l’invasion de l’Ukraine n’avait pas encore eu lieu. Certains ont cru bon de renvoyer les parties dos à dos, leur neutralité faisant ainsi la part belle au poutinisme, prétextant l’aide de l’OTAN à l’Ukraine (on avait déjà vu cela pour les Kurdes face à Daesh, même si Kiev n’est pas Kobané). Le  principe de l’internationalisme prolétarien n’est pas de soutenir aveuglément tout ce qui serait « anti-occidental » ou même de se draper dans une neutralité principielle qui s’autoproclamerait « de classe », mais de soutenir les luttes sociales quelle que soit la couleur affichée du pouvoir et de défendre le droit des peuples à vivre en paix sans dédouaner l’agresseur de ses responsabilités. Il ne s’agit pas de défendre le gouvernement ukrainien (qui d’ailleurs dégrade son code du travail sous la loi martiale), mais d’être solidaires des victimes civiles d’une invasion militaire par un régime russe mafieux qui, pour la première fois de mon vivant, menace le monde d’une guerre nucléaire ; d’être solidaires avec les manifestants contre la guerre et les prisonniers politiques en Russie. Avec sa menace de mort planétaire, le régime de Poutine ira aux poubelles de l’histoire. Le cercle Zimmerwald fondé en 1951 par nos anciens disait déjà : « Nous rejetons l’idée de neutralité, qui ne peut que servir l’un des protagonistes. Face à la guerre nous ne sommes pas neutres. Nous sommes contre la guerre. Nous sommes pour la liberté ; nous sommes pour la paix. »

Stéphane JULIEN

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Sur ce blog, voir aussi:

Voir aussi les sites du Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes et de l’ Ukraine Solidarity Campaign (en anglais)

Des convois syndicaux pour les travailleurs et les travailleuses d’Ukraine

mars 29, 2022

L’Union syndicale Solidaires participe à l’organisation de convois syndicaux pour l’Ukraine. Elle y travaille notamment avec d’autres organisations syndicales de France et avec le Réseau syndical International de Solidarité et de Luttes.

Pourquoi des convois syndicaux ?
Notre engagement est syndicaliste, nous défendons les travailleurs et les travailleuses, quel-les qu’ils et elles soient, en particulier quelques soient leurs origines ou nationalités.

Pourquoi en Ukraine ?
Notre solidarité, de tout temps, est internationale parce ce que nous savons que, en temps de guerre, ce sont les peuples, ceux et celles qui travaillent qui sont les victimes, et que nous pouvons l’être aussi ici demain. Nous avons exprimé cette solidarité internationaliste à de nombreuses autres occasions. Aujourd’hui, l’Ukraine est agressée militairement.

Des convois pour qui ?
Nous récoltons de l’argent pour les syndicats et les travailleurs et travailleuses d’Ukraine et nous achèterons selon leurs besoins. Nous ne récoltons pas de biens matériels à ce stade. Nous agissons à la demande des syndicats là bas.
L’argent récolté leur sera destiné, la logistique des convois étant financée sur les fonds de l’union syndicale Solidaires.
Nous rencontrerons nos contacts syndicaux physiquement si eux et nous le pouvons. Nous rendrons compte à notre retour des montants reçus, des actions, des personnes rencontrées. 

Comment participer ?
L’association « Convoi syndical » qui a participé à de nombreuses actions de solidarité héberge nos dons. Les syndicats, sections syndicales, syndicalistes, travailleurs et travailleuses peuvent :
faire un chèque à l’ordre de « Convoi syndical » et l’envoyer à Solidaires, 31 rue de la Grange aux belles, 75010 Paris (en indiquant « convois syndicaux » sur l’enveloppe)
ou
effectuer un virement sur le compte du Convoi syndical : 2796496A020 La Banque postale.

Solidarité avec la vague de grèves des enseignant·es d’Iran

décembre 31, 2021

L’Iran est particulièrement touché par la pandémie de Covid-19. C’est dans ce contexte, et face à la répression toujours aussi féroce du régime en place, que les travailleurs et travailleuses d’Iran poursuivent leurs combats.
Les grèves se multiplient. La dernière en date est celle des enseignant·es qui ont entamé le 11 décembre une grève dans l’ensemble du pays ayant duré 3 jours. Il s’agit de la grève la plus vaste et la plus longue de leur histoire depuis 40 ans.
Cette action s’est faite à l’appel du Conseil des Associations Syndicales des Enseignant.es d’Iran, et a été largement entendue. Des dizaines de milliers d’enseignant·es y ont participé dans plus de 100 villes.
A Téhéran, la capitale, plusieurs milliers de manifestant·es se sont rassemblé·es devant le Majles (le parlement) où des forces de sécurité ont tenté de les attaquer, mais finalement elles ont été repoussées. Rassoul Bodaghi, un enseignant qui a déjà fait au total 7 ans de prison pour ses activités syndicales, a été arrêté.
L’augmentation des salaires et des pensions de retraite, ainsi que l’éducation gratuite pour toutes et tous ont été parmi leurs revendications principales. Ils/elles exigeaient aussi la libération de leurs collègues emprisonné·es, entre autres Esmaïl Abdi, Mehdi Fat’hi, Mohammad Reza Ramazanzadeh, et Rassoul Bodaghi.
Les organisations membres du collectif syndical français de soutien aux salarié·es d’Iran réaffirment leur soutien et leur solidarité envers les enseignant·es et demandent :
– la libération immédiate et sans condition d’Esmaïl Abdi, Rassoul Bodaghi, Mehdi Fat’hi, Mohammad-Reza Ramazanzadeh, Hachem Khastar, Nahid fath Alian, Zeinanb Hamrang, Massomeh Asgari et Leila Hosseinzadeh.
– l’annulation de toutes les condamnations injustes et contraires aux libertés et droits fondamentaux,
– la libération immédiate et sans condition, de l’ensemble des militant·e·s emprisonné·e·s en raison de leurs activités syndicales.
Elles demandent également au régime iranien de respecter les Conventions internationales qu’il a ratifiées, dont celles sur la liberté d’association, de manifestation, de grève et de négociation collective.
La solidarité internationale est essentielle, faisons connaitre ces luttes dans le monde entier !

Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Confédération générale du travail (CGT)
Fédération syndicale unitaire (FSU)
Union syndicale Solidaires
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)

Paris, le 29 décembre 2021

(cliquer sur l’image pour ouvrir le communiqué au format pdf)

Vague de grèves en Iran : nous sommes solidaires !

août 9, 2020

L’Iran est particulièrement touché par la pandémie de Covid-19. Un des représentants en France de Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran expliquait la situation catastrophique : « les hôpitaux sont débordés et manquent de moyens ; les populations précaires sont privées de ressources : la progression du Covid-19 est fulgurante. En Iran, le système de santé est particulièrement menacé. À cause des corruptions et spéculations internes, des millions de personnes ont déjà des difficultés économiques, sont au chômage et sans ressource. Les taux de chômage et l’inflation vont encore monter de façon drastique avec cette crise du Covid-19. Les pressions économiques, autant que la courbe de progression, de la maladie écrasent la population. »

Le 15 juillet, Amnesty International a déclaré : « Il y a eu une escalade alarmante de l’utilisation de la peine de mort contre les manifestants, les dissidents et les membres de groupes minoritaires en Iran. » Pendant le mois juillet, huit manifestants contre la vie chère de l’année dernière ont vu leur condamnation à mort confirmée par la Cour suprême, dont trois hommes – Amir Hossein Moradi, Mohammad Rajabi et Saied Tamjidi – dont la peine initiale a provoqué l’indignation sur les réseaux sociaux et contraint le régime de reporter temporairement leurs exécutions.

C’est dans ce contexte, et face à la répression toujours aussi féroce du régime en place, que les travailleurs et travailleuses d’Iran poursuivent leurs combats. Les grèves se multiplient. Les travailleurs et travailleuses de la sucrerie de Haft Tapeh sont en grève depuis plus de 50 jours ; c’est la grève la plus longue de leur histoire pourtant marquée par de nombreuses résistances et batailles sociales. Les grévistes demandent le paiement des salaires des trois derniers mois et la renationalisation de leur usine. Il y a quelques jours, des milliers de travailleurs et travailleuses de plusieurs secteurs de l’industrie du pétrole et de la pétrochimie se sont mis en grève de manière coordonnée. En fin de semaine dernière, les enseignant·es ont organisé une manifestation devant l’Assemblée islamique dénonçant l’injustice sociale…

Les organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes réaffirment leur soutien et leur solidarité envers les travailleurs et travailleuses d’Iran. La solidarité internationale est essentielle, faisons connaitre nos luttes dans le monde entier !

Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes

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Voir aussi:

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55ème jour de grève à la sucrerie Haft Tapeh

Iran : Libération immédiate et sans condition des militants syndicaux emprisonnés !

avril 30, 2020

Courrier intersyndical aux autorités iraniennes :

2020-04-30_collectif_syndical_iran

cliquer sur l’image pour ouvrir le pdf

Pour la libération du syndicaliste iranien Reza Shahabi

décembre 20, 2017

Lettre ouverte de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA)

à Son excellence Ali Khamenei, Guide suprême
à Son excellence Hassan Rouhani, Président de la république Islamique d’Iran
à Son excellence Sadeqh Larijani, Responsable de la justice

Vos excellences,

Les organisations syndicales françaises signataires de cette lettre, s’adressent à vous afin ‎d’attirer votre attention sur la situation de Réza Shahabi. Membre de la direction du syndicat de la ‎Régie des transports de Téhéran et de sa banlieue (Vahed), c’est un prisonnier mondialement connu en raison de son action en ‎faveur des droits des travailleurs. ‎

Réza Shahabi qui souffrait déjà de nombreux problèmes de santé (insuffisance rénale, hypertension, douleurs dorsales ‎et lombaires, ainsi qu’une sévère arthrose du fait de la détérioration de quatre vertèbres) a été victime, le 13 décembre 2017, d’une attaque cérébrale en prison. Malheureusement, cet accident a eu des impacts graves et Réza Shahabi souffre d’une paralysie faciale qui a affecté un côté de son visage.

Pendant sa précédente période d’emprisonnement, il avait ‎subi une très longue et délicate intervention chirurgicale. A la suite de cette opération, il avait été de nouveau ‎incarcéré à la prison d’Evin où, faute de soins adaptés, son état de santé s’était sérieusement dégradé.

Aujourd’hui, son état nécessite donc, dans les plus brefs délais, des soins médicaux particuliers qui sont incompatibles ‎avec ses conditions de détention. Son transfert sans délai dans un hôpital spécialisé hors du milieu carcéral, ‎à Téhéran où à l’étranger est désormais impérieux.‎

Devant la gravité de la situation, au cas où de tels ‎soins ne pourraient pas être assurés dans le pays, les organisations syndicales françaises demanderont alors aux autorités iraniennes d’autoriser Réza Shahabi à se rendre en France pour recevoir des soins adéquats.

Veuillez croire, vos excellences, en l’expression de toute notre considération.

Paris le 15 décembre 2017

CFDT : preau@cfdt.fr
CGT : fabienne.cru@orange.fr
FSU : michelle.olivier@snuipp.fr
Solidaires : contact@solidaires.org
UNSA : emilie.trigo@unsa.org

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Liberté pour Reza Shahabi : Il est urgent de transférer Reza Shahabi dans un hôpital civil !

Les organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes attirent une nouvelle fois l’attention sur la situation de Reza Shahabi, membre du syndicat Vahed de la régie des transports urbains de Téhéran et de sa banlieue. Comme bien d’autres organisations syndicales dans le monde, nous avons déjà eu l’occasion d’alerter sur sa situation. En effet, Reza Sahabi est la cible d’une répression très forte depuis des années. La seule raison est qu’il fait partie de celles et ceux qui défendent les droits des travailleurs et des travailleuses.

L’état de santé de notre camarade est une source d’inquiétude récurrente ; la persécution dont il est victime, et notamment les longues périodes d’emprisonnement en sont responsables. Le 13 décembre, notre camarade, en prison, a été victime d’une attaque cérébrale et il souffre d’une paralysie faciale . La situation rend encore plus urgente sa libération, que nous exigions déjà avec raison précédemment ; son maintien en prison est incompatible avec son état de santé, il doit être transféré dans un hôpital spécialisé.

14 décembre 2017

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