(…) A l’occasion du 1er mai, journée internationale de solidarité, nous vous renouvelons notre soutien sans faille dans l’éprouvant combat que vous menez pour la liberté de toutes et tous, pour la dignité des travailleuses et des travailleurs, pour le respect des Droits Humains. Nous condamnons avec force cette répression insupportable
Déclaration CFDT-CGT-FSU-Solidaires-UNSA disponible au format pdf:
(…) Nous condamnons fermement la répression envers les manifestant.e.s, et appelons le gouvernement iranien à libérer immédiatement et inconditionnellement l’ensemble des manifestant.es.s détenu.e.s, ainsi que les défenseur·e·s des droits humains, les syndicalistes, les militant.e.s étudiant.e s, les journalistes, etc. Nous soutenons notamment : – le droit essentiel des femmes à disposer de leurs corps, – l’abrogation de la loi rendant obligatoire le port du Hijab ainsi que toutes les lois phallocratiques en vigueur.
Le meurtre odieux de Mahsa (Jina Amini), une femme de 22 ans, a provoqué une profonde colère et un profond dégoût parmi les gens à travers le pays. Le Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de la banlieue condamne fermement ce crime et exige des poursuites, un procès public et la punition de tous les responsables du meurtre de Mahsa Amini.
La « Ershad (Guidance) Patrol » et d’autres forces répressives du gouvernement, qui un jour persécutent les filles, les femmes et les jeunes dans les rues et les centres de détention, le lendemain lancent des gaz lacrymogènes sur les familles inquiètes, un autre jour arrêtent et emprisonnent les travailleurs, les enseignants et les étudiants protestataires et leurs familles ; oui, toutes ces forces répressives et leurs dirigeants doivent être tenus responsables de leurs crimes et de leurs actions répressives.
La liberté d’expression et de vêtements, ainsi que le droit à l’éducation, à l’emploi, au divorce et à la participation à des activités sociales doivent être les pleins droits de tous les habitants du pays, hommes et femmes, et de tout autre groupe social en Iran. La violation systématique et violente des droits des femmes a conduit à l’élargissement de la haine publique envers les forces oppressives au pouvoir. La discrimination structurelle, institutionnalisée et patriarcale à l’égard des filles et des femmes dans le pays doit cesser.
Le mouvement syndical et les organisations de travailleurs indépendants sont de fervents défenseurs de l’égalité entre les hommes et les femmes et s’opposent à l’imposition de tout hijab forcé et obligatoire et d’autres injustices et discriminations contre les femmes et les personnes opprimées en Iran. En tant que travailleuses, travailleurs et personnes démunies qui constituent la majorité absolue de la population du pays, nous devons protester aussi fort que possible contre cette oppression et exiger justice pour Mahsa (Jina) Amini et toutes les autres victimes de politiques misogynes et discriminatoires, qui ont été réprimées criminellement et brutalement par diverses forces de sécurité et de renseignement de l’establishment au pouvoir.
Le Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de la banlieue condamne une fois de plus fermement le meurtre brutal de Mahsa (Jina) Amini et exprime ses sincères condoléances à la famille endeuillée de cet être cher et partage son chagrin et son empathie et se tient face à la colère et aux protestations écrasantes du peuple de Saghez[*] et de tout le pays.
Que la mémoire de Mahsa (Jina) Amini soit chérie !
Honte éternelle aux assassins de Mahsa !
Syndicat des travailleurs de la Compagnie de bus de Téhéran et de la banlieue (Vahed)
[*] Saghez, ou Saqqez, est la ville du Kurdistan iranien d’où venait Mahsa Amini et où ont eu lieu les premières manifestations contre son meurtre. [NDLR]
Mahsa « Zhina » Amini, une jeune fille de 22 ans originaire de Saqqez, a été arrêtée par la « police des mœurs » à la station de métro Haghani à Téhéran le 13 septembre. Deux heures plus tard, son corps à moitié mort a été livré à l’hôpital de Kasra. Malheureusement, « Zhina » Amini est décédée dans la soirée du vendredi 16 septembre à l’hôpital des suites d’une lésion cérébrale. Ce n’est pas la première fois que les femmes de notre société sont battues et arrêtées, ce n’est pas la première fois que la douce vie des femmes et des filles de ce pays est soumise à des politiques antiféministes et patriarcales, et malheureusement, tant que le capitalisme et le patriarcat prévaudront, nous serons à nouveau témoins de telles tragédies. Mais les opprimés du Kurdistan et d’autres villes d’Iran, les étudiants et les femmes combattantes, ont montré par leurs protestations qu’ils s’opposeront à ce meurtre systématique. Les hommes et les femmes opprimés savent qu’avec l’unité, la solidarité et la lutte continue, ils peuvent mettre fin à cette oppression et à cette discrimination afin que les maîtres de la violence et de l’oppression ne puissent plus tuer nos enfants. Le Syndicat des travailleurs de la canne à sucre de Haft Tappeh exprime ses condoléances à la famille de « Zhina » Amini et partage leur chagrin pour la perte de leur enfant bien-aimé. Le Syndicat des travailleurs de la canne à sucre de Haft Tappeh condamne le meurtre de « Zhina » Amini et exige l’identification et la punition des auteurs de ce crime et demande l’annulation de toutes les lois anti-femmes.
Syndicat des travailleurs de la canne à sucre de Haft Tappeh
Le Conseil de coordination des syndicats de la culture a appelé à deux phases de protestation. Selon cet appel, dans la première phase, les enseignant·es cesseront le travail les 29 et 30 janvier, et s’ils et elles n’obtiennent pas de réponse à leurs demandes, elles et ils organiseront un rassemblement national le 31 janvier. Les protestations se poursuivront dans la deuxième phase avec un sit-in dans les écoles du 12 au 17 février et un rassemblement national le 17 février. La déclaration insiste également sur le fait que si le gouvernement ne prête toujours pas attention [à leurs revendications], le Conseil de coordination annoncera des actions beaucoup plus larges pour le mois prochain.
Les revendications des enseignant·es dans cet appel sont les suivants : contre la non-application du projet de loi sur la péréquation des retraites, la rétention du projet de loi sur le classement par le Conseil des gardiens au Parlement dans le but de ne pas l’appliquer, l’oubli de l’article 64 de la loi sur la gestion de la fonction publique, l’absence d’éducation gratuite pour les enfants scolarisés, le non-paiement de la prime de fin de service, le non-recrutement des enseignant·es dits « racheté·es » qui ont travaillé plusieurs années sans emploi officiel, la double oppression contre le personnel de service, le pillage du fonds de réserve des enseignants, l’emprisonnement et le licenciement des enseignant·es actif·ves et syndiqué·es.
Le Conseil de Coordination, avec les familles et les parents d’élèves, appelle les familles et les enseignant·es à soutenir et à exprimer leur solidarité en participant à ces protestations.
Les protestations des enseignant·es s’élèvent contre la pauvreté, les budgets d’austérité, la discrimination et les inégalités. Les revendications des enseignant·es sont les revendications de tout le peuple. Il est important de mentionner que la République islamique a intensifié les pressions sécuritaires contre les enseignant·es face à l’extension des protestations. Par exemple, Mohammad Taghi Fallahi, Maryam Kabiri et Hassan Ramezanpour, ont été arrêtés cette semaine. Tous les enseignant·es emprisonnés doivent être libéré·es.
L’Iran est particulièrement touché par la pandémie de Covid-19. C’est dans ce contexte, et face à la répression toujours aussi féroce du régime en place, que les travailleurs et travailleuses d’Iran poursuivent leurs combats. Les grèves se multiplient. La dernière en date est celle des enseignant·es qui ont entamé le 11 décembre une grève dans l’ensemble du pays ayant duré 3 jours. Il s’agit de la grève la plus vaste et la plus longue de leur histoire depuis 40 ans. Cette action s’est faite à l’appel du Conseil des Associations Syndicales des Enseignant.es d’Iran, et a été largement entendue. Des dizaines de milliers d’enseignant·es y ont participé dans plus de 100 villes. A Téhéran, la capitale, plusieurs milliers de manifestant·es se sont rassemblé·es devant le Majles (le parlement) où des forces de sécurité ont tenté de les attaquer, mais finalement elles ont été repoussées. Rassoul Bodaghi, un enseignant qui a déjà fait au total 7 ans de prison pour ses activités syndicales, a été arrêté. L’augmentation des salaires et des pensions de retraite, ainsi que l’éducation gratuite pour toutes et tous ont été parmi leurs revendications principales. Ils/elles exigeaient aussi la libération de leurs collègues emprisonné·es, entre autres Esmaïl Abdi, Mehdi Fat’hi, Mohammad Reza Ramazanzadeh, et Rassoul Bodaghi. Les organisations membres du collectif syndical français de soutien aux salarié·es d’Iran réaffirment leur soutien et leur solidarité envers les enseignant·es et demandent : – la libération immédiate et sans condition d’Esmaïl Abdi, Rassoul Bodaghi, Mehdi Fat’hi, Mohammad-Reza Ramazanzadeh, Hachem Khastar, Nahid fath Alian, Zeinanb Hamrang, Massomeh Asgari et Leila Hosseinzadeh. – l’annulation de toutes les condamnations injustes et contraires aux libertés et droits fondamentaux, – la libération immédiate et sans condition, de l’ensemble des militant·e·s emprisonné·e·s en raison de leurs activités syndicales. Elles demandent également au régime iranien de respecter les Conventions internationales qu’il a ratifiées, dont celles sur la liberté d’association, de manifestation, de grève et de négociation collective. La solidarité internationale est essentielle, faisons connaitre ces luttes dans le monde entier !
Confédération française démocratique du travail (CFDT) Confédération générale du travail (CGT) Fédération syndicale unitaire (FSU) Union syndicale Solidaires Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)
Paris, le 29 décembre 2021
(cliquer sur l’image pour ouvrir le communiqué au format pdf)
En Iran, l’industrie du pétrole est éclatée à travers de nombreuses entreprises sous-traitantes. L’absence de tout contrat ou les contrats précaires sont la règle. Les ouvriers sont exploités. Depuis le 19 juin, une grève massive a lieu. 70 entreprises sont touchées par le mouvement.
Trois revendications sont mises en avant :
La fin du système de sous-traitance et l’embauche de tous les travailleurs et travailleuses avec des contrats au régime dit « officiel ».
L’augmentation des salaires à l’équivalent de 400 euros par mois.
Une organisation du temps de travail sur la base de 20 jours de travail puis 10 jours de repos. Nombre d’emplois sont dans le sud du pays, où il fait souvent dans les 50 degrés ou sur des plateformes offshores, loin de leur famille.
Le dimanche 27 juin, des ouvriers du site Assaluyeh ont occupés les cantines auxquelles ils ne pouvaient accéder depuis trois jours. Leur réserve d’eau potable est sur le point de s’épuiser. Les conditions d’hébergement sont scandaleuses : 10 ouvriers dans une seule pièce de 20 mètres carrés et à même le sol, 3 toilettes et douches pour 400 personnes… Et dans ces conditions, les ouvriers travaillent de 6 heures à 19 heures, avec seulement une pause d’une heure.
Un des enjeux pour les grévistes est d’empêcher que les patrons ne puissent pas briser la grève en faisant appel à des chômeurs pour faire le travail.
Le 30 juin, les « officiels » vont se joindre au mouvement.
Les organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de lutte soutiennent les grévistes, ainsi que le Conseil organisateur des ouvriers sous-traitants du pétrole constitué pour organiser et coordonner le mouvement.
Nous saluons le communiqué commun des syndicats Vahed, et d’Haft-Tapeh et de trois autres organisations de retraités et d’enseignants.
Iran – Voici une déclaration conjointe de quinze organisations, dont des syndicats, des organisations indépendantes de travailleurs, des syndicats d’enseignants, des organisations indépendantes de retraité(e)s et des groupes de défense des droits des femmes, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs de l’an 2021.
Esmaïl Abdi, enseignant de mathématique et membre du conseil d’administration du Syndicat des enseignants de Téhéran est emprisonné depuis presque 6 ans pour ses activités de défense des droits fondamentaux des enseignants, notamment le droit de former une organisation indépendante.
A noter que le pouvoir judiciaire de la République islamique d’Iran l’a condamné (pour un autre motif, aussi absurde que le premier) à une autre peine de prison de 10 ans. Il resterait donc en prison 16 ans rien que pour ses activités syndicales.
Esmail Abdi s’est vu confisquer son passeport par des responsables de la sécurité le 23 juillet 2015, alors qu’il tentait d’obtenir un visa au nom du Conseil de coordination des syndicats d’enseignants d’Iran pour assister au Sommet mondial sur l’éducation internationale (septième congrès d’Education internationale au Canada). Très rapidement, on lui a fait comprendre qu’il n’a pas droit de quitter l’Iran. Quatre jours plus tard, il s’est fait arrêter et a été détenu à l’isolement pendant 40 jours et a passé 10 mois dans les quartiers 7 et 8 de la prison d’Evin.
Puis, en novembre 2016, Esmail Abdi a été condamné à six ans de prison pour des accusations stéréotypées de « propagande contre le système et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale », Mais ce n’était pas la fin de la persécution d’Esmail Abdi. En 2016, alors qu’Esmail Abdi purgeait une peine de six ans de prison, les autorités judiciaires et de sécurité de la République islamique ont lancé une autre accusation contre lui, un nouveau dossier contre Abdi pour pouvoir le condamner à 10 ans de prison supplémentaire pour, cette fois-ci, « propagande contre l’Etat et relation avec les Etats hostiles ».
Esmail Abdi a entamé à plusieurs reprises une grève de la faim pour protester contre ces peines sans fondement, injustes et inhumaines et contre les conditions intolérables de la prison ainsi que pour dénoncer les conditions insupportables des prisons iraniennes et les persécutions des agents de sécurités du régime à l’intérieur de la prison contre lui-même et toutes et tous les militants ouvriers et de l’enseignement. La réponse des dirigeants de la prison était claire, ils ont intensifié les peines et les conditions injustes de ces militants emprisonnés.
Diverses campagnes d’organisations d’enseignants d’Iran et d’organisations ouvrières et de défenseurs des droits de l’homme internationaux ont eu lieu en faveur d’Abdi. Bien que ces comités n’aient pas encore abouti à la libération d’Ismail Abdi, ils ont fait connaitre la demande de libération d’Abdi dans la sphère publique et en même temps exercé des pressions sur la République islamique d’Iran. Les lourdes peines de prison répétées pour Esmail Abdi, le non-respect de ses droits fondamentaux d’enseignant activiste et de prisonnier d’opinion, et son harcèlement par les responsables de la sécurité des prisons indiquent tous que les autorités de la République islamique se vengent d’Esmail Abdi. Esmail Abdi est devenu l’un des symboles de la résistance, de l’effort et de la lutte des enseignants pour réaliser leur syndicat et leurs droits humains
Les responsables gouvernementaux tentent faire peur à Abdi et aux autres enseignants et militants syndicaux en appliquant de longues peines. Derrière les murs de la prison, Abdi paie le prix de ses efforts persistants pour garantir les droits bafoués des enseignants et pour créer des organisations d’enseignants indépendantes, ainsi que pour son engagement inébranlable en faveur de la liberté, de la dignité humaine et de l’éducation gratuite et universelle. En Iran, des campagnes sont en cours pour la libération d’Esmail Abdi, notamment de la part des organisations d’enseignants et de son épouse, Monira Abdi.
International Alliance in Support of Workers’ in Iran – Alliance internationale de soutien aux travailleurs en Iran
L’Iran est particulièrement touché par la pandémie de Covid-19. Un des représentants en France de Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran expliquait la situation catastrophique : « les hôpitaux sont débordés et manquent de moyens ; les populations précaires sont privées de ressources : la progression du Covid-19 est fulgurante. En Iran, le système de santé est particulièrement menacé. À cause des corruptions et spéculations internes, des millions de personnes ont déjà des difficultés économiques, sont au chômage et sans ressource. Les taux de chômage et l’inflation vont encore monter de façon drastique avec cette crise du Covid-19. Les pressions économiques, autant que la courbe de progression, de la maladie écrasent la population. »
Le 15 juillet, Amnesty International a déclaré : « Il y a eu une escalade alarmante de l’utilisation de la peine de mort contre les manifestants, les dissidents et les membres de groupes minoritaires en Iran. » Pendant le mois juillet, huit manifestants contre la vie chère de l’année dernière ont vu leur condamnation à mort confirmée par la Cour suprême, dont trois hommes – Amir Hossein Moradi, Mohammad Rajabi et Saied Tamjidi – dont la peine initiale a provoqué l’indignation sur les réseaux sociaux et contraint le régime de reporter temporairement leurs exécutions.
C’est dans ce contexte, et face à la répression toujours aussi féroce du régime en place, que les travailleurs et travailleuses d’Iran poursuivent leurs combats. Les grèves se multiplient. Les travailleurs et travailleuses de la sucrerie de Haft Tapeh sont en grève depuis plus de 50 jours ; c’est la grève la plus longue de leur histoire pourtant marquée par de nombreuses résistances et batailles sociales. Les grévistes demandent le paiement des salaires des trois derniers mois et la renationalisation de leur usine. Il y a quelques jours, des milliers de travailleurs et travailleuses de plusieurs secteurs de l’industrie du pétrole et de la pétrochimie se sont mis en grève de manière coordonnée. En fin de semaine dernière, les enseignant·es ont organisé une manifestation devant l’Assemblée islamique dénonçant l’injustice sociale…
Les organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes réaffirment leur soutien et leur solidarité envers les travailleurs et travailleuses d’Iran. La solidarité internationale est essentielle, faisons connaitre nos luttes dans le monde entier !
Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes
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