Le Congrès confédéral, et les constats faits à l’occasion du mouvement de grève sur les retraites, sont l’occasion de revenir sur les questions de structuration syndicale : au-delà de nos objectifs revendicatifs, notre mode d’organisation nous permet-il de les atteindre ? La réponse, aujourd’hui, est négative, comme le montrent l’incapacité à stopper l’hémorragie d’adhérent⋅es ou à initier une dynamique de conquêtes sociales au moins dans un secteur. Un élément d’explication de ces difficultés réside dans le poids et parfois le corporatisme des Fédérations dans la CGT, qui nous rend incapables de sortir de nos secteurs pour étendre un rapport de force au-delà des limites étroites de la branche où il a été établi.
Ces réflexions ne sont pas nouvelles : pour preuve, nous reproduisons un texte de 1935 paru dans L’Action syndicaliste, la revue de la tendance syndicaliste-révolutionnaire de l’enseignement. L’unification syndicale entre la CGTU et la CGT est en passe de se réaliser, et c’est l’occasion pour Jean Barrué (militant de la Fédération unitaire de l’Enseignement) de pointer la transformation de la CGT en une « somme de fédérations corporatives ». Un constat qui est encore davantage d’actualité aujourd’hui, alors qu’au nom du sacro-saint « fédéralisme » on laisse végéter les structures interprofessionnelles de base pendant que les grands bastions syndicaux, renfermés sur eux-mêmes, dépérissent lentement. Heureusement, Barrué donne quelques pistes pour la « renaissance du syndicalisme », à nous de les discuter, de les réaliser ou d’en inventer de nouvelles.

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